Cet article fait partie d’une série de documents ayant comme objectif de souligner quelques-unes des histoires à succès du programme Partenaires municipaux pour le développement économique (PMDE) de la Fédération canadienne des municipalités (FCM).

Grâce au programme PMDE de la FCM, la municipalité de Morogoro, en Tanzanie, a mis sur pied un groupement de meuniers sous forme de coopérative afin que la collectivité dispose de sources de céréales durables. En s’unissant en tant que groupe de professionnels, les meuniers peuvent mieux défendre leurs intérêts. Ils ont également accru leur potentiel économique et amélioré la qualité nutritionnelle des céréales dont ils approvisionnent les résidents de Morogoro.

En Tanzanie, la malnutrition chronique est endémique, ce qui a d’importantes répercussions sur les enfants. En effet, 42 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent d’une croissance insuffisante; 60 pour cent sont anémiques et 41 pour cent n’ont pas accès à des aliments suffisamment nutritifs. À Morogoro, les céréales – surtout le maïs, le sorgho et le manioc – constituent le principal aliment pour plus de 80 pour cent de la collectivité. Les meuniers jouent donc un grand rôle dans la production d’aliments destinés aux quelque 300 000 personnes de la région.

Avant la formation de ce groupe, une grande partie de l’équipement de meunerie de la municipalité appartenait à de petites entreprises (détenues à 95 pour cent par des hommes). En exerçant leurs activités chacun de leur côté, les meuniers devaient défendre seuls leurs intérêts professionnels. Ils étaient par ailleurs dotés de faibles compétences en entrepreneuriat et nouaient rarement des partenariats. En outre, la plupart d’entre eux n’avaient pas ou peu d’accès à des services financiers ou techniques adéquats.

En créant ce groupement (appelé Kongano La Usagishaji Nafaka Morogoro ou « Kunamo »), les meuniers souhaitaient tisser des liens économiques avec les producteurs de Morogoro et des environs.

« Kunamo a permis aux meuniers de mieux se faire entendre », explique Mwadhini Myanza, directeur administratif et formateur au sein du regroupement Irrigation Training and Economic Empowerment. « Ce groupe est devenu un moteur économique pour le conseil. Il a permis d’améliorer les conditions de vie des meuniers de même que la qualité des céréales destinées à la collectivité. »

Dans le cadre du PMDE, on a d’abord donné une formation professionnelle à un petit groupe de meuniers. On a ensuite entrepris une évaluation de la situation économique et des besoins afin de se fixer des points de référence quant au fonctionnement du groupe. Tous les membres se sont entendus sur la vision, la mission et les objectifs du groupement. À l’occasion des rencontres mensuelles, ils ont pu acquérir de nouvelles connaissances et élaborer ensemble une stratégie, ce qui s’est traduit par la compréhension et la mise en œuvre du modèle de la triple hélice (université, entreprises et gouvernement) et de partenariats public-privé avec le groupement.

Le groupement a noué d’étroites relations professionnelles avec des spécialistes et des établissements qui exercent des activités similaires, notamment la Commission des sciences et de la technologie de la Tanzanie (COSTECH) et Tuboreshe Chakula (Tubocha), de même qu’avec des fournisseurs et des négociants afin de compléter les maillons de la chaîne commerciale des céréales. L’organisme Tubocha a financé des voyages d’études dans d’autres entreprises tanzaniennes, ce qui a permis aux participants d’apprendre comment enrichir les céréales produites à Morogoro et assurer la viabilité du groupement.

« Le groupe établit des liens entre les quatre principaux maillons de la chaîne de valeur des céréales : les producteurs, les transformateurs, les commerçants et les responsables des politiques », affirme M. Myanza, précisant que la collaboration entre ces divers maillons a entraîné des changements considérables. « Plus de 500 meuniers et producteurs de céréales de la municipalité et des districts environnants souhaitent se joindre à notre groupe. »

Aujourd’hui, les meuniers collaborent étroitement entre eux. On a organisé des ateliers et des séminaires conjoints sur les compétences en gestion qui abordent divers sujets d’intérêt commun comme l’emballage et la classification des grains. Ces formations assurent un flux de compétences durable au sein du groupe.

« Les membres du groupe sont motivés et reconnaissent les compétences qu’ils ont acquises, avance M. Myanza. À l’heure actuelle, nous mettons sur pied un atelier pour le début de 2015, ce qui permettra aux meuniers de réaliser un plan d’affaires à long terme axé sur la demande. Cette mesure devrait aider à assurer la viabilité des entreprises. »

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